Le sommet de la COP27: Un tournant pour le climat et une victoire diplomatique pour El-Sisi?
L’Egypte, terre antique aux mille trésors, se révèle aujourd’hui être un acteur majeur sur la scène internationale. Loin des pyramides et des sphinx, un nouveau défi s’est imposé : celui de lutter contre le changement climatique. En novembre 2022, Sharm El-Sheikh, ville balnéaire du sud du Sinaï, a accueilli le 27e sommet annuel de la Conférence des Parties (COP) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Cet événement, présidé par le président égyptien Abdel Fattah El-Sisi, a rassemblé près de 200 pays et plus de 35 000 participants venus du monde entier pour débattre de solutions concrètes face à l’urgence climatique.
Le choix de l’Egypte comme hôte de la COP27 n’était pas anodin. Le pays est particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique : montée des eaux, salinisation des terres agricoles, pénuries d’eau douce. Abdel Fattah El-Sisi, homme fort de l’Egypte depuis 2014, a fait de la lutte contre le changement climatique une priorité nationale. La COP27 était donc l’occasion pour lui de démontrer l’engagement de son pays et de se positionner comme un leader sur la scène internationale.
Au-delà de l’aspect symbolique, la COP27 a été marquée par des négociations acharnées. Les délégations se sont confrontées sur des sujets sensibles tels que la réduction des émissions de gaz à effet de serre, le financement de l’adaptation aux changements climatiques et la création d’un fonds pour réparer les dommages causés par les catastrophes naturelles.
L’une des principales réussites de la COP27 a été la mise en place d’un “fonds pour les pertes et dommages”, un mécanisme financier inédit destiné à aider les pays en développement à faire face aux conséquences irréversibles du changement climatique. Cet accord historique, longtemps réclamé par les pays vulnérables, marque une avancée significative dans la reconnaissance de la responsabilité des pays développés dans la crise climatique.
Pays | Engagement de réduction d’émissions (2030) |
---|---|
États-Unis | -50 à -52% |
Chine | 60% |
Union Européenne | -55% |
Inde | Pas d’objectif précis, volonté de parvenir à la neutralité carbone d’ici 2070 |
La COP27 a également permis de renforcer les engagements en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris, qui vise à limiter le réchauffement climatique à moins de 2 degrés Celsius d’ici la fin du siècle.
Un bilan mitigé malgré un progrès notable:
La COP27 a été saluée comme une avancée importante dans la lutte contre le changement climatique. La création du fonds pour les pertes et dommages est un signe fort qui témoigne de l’engagement croissant de la communauté internationale à aider les pays les plus vulnérables. Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour parvenir à des solutions concrètes et ambitieuses en matière de réduction des émissions et d’adaptation au changement climatique.
L’ambition de certains pays était freinée par des réalités économiques et politiques complexes. Les tensions géopolitiques, notamment la guerre en Ukraine, ont également pesé sur les négociations.
En fin de compte, la COP27 a permis de maintenir le dialogue et de préserver l’espoir d’une solution collective à la crise climatique. Abdel Fattah El-Sisi a pu mettre en avant son rôle de leader diplomatique et montrer que l’Egypte est un acteur incontournable dans les discussions internationales sur le climat. Mais, comme l’histoire nous le rappelle souvent, la voie vers le progrès est semée d’embûches. Le défi reste colossal et il faudra beaucoup plus de volonté politique pour éviter une catastrophe climatique.
L’avenir nous dira si la COP27 était vraiment un tournant dans la lutte contre le changement climatique ou simplement une étape transitoire sur un chemin long et sinueux.